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Le lobby végétalien et la technique du saucisson

Par Niels Rosselet-Christ, président du groupe des députés UDC (NE)

Le 25 septembre prochain, le peuple suisse sera appelé aux urnes afin de se prononcer sur l’initiative dite « contre l’élevage intensif ». Ce texte est à la fois inutile et dangereux, puisqu’il enfonce des portes ouvertes et entrave sévèrement les capacités de production agricoles tout en s’attaquant à un faux problème.

Quand on dit « élevage intensif », on pense immédiatement à ces poulets enfermés dans de petites cages, sans possibilité de se mouvoir et dans l’ombre d’une halle industrielle sans jamais voir le soleil. C’est horrible, me direz-vous et vous avez raison. Sauf qu’en Suisse, ce type d’élevage – comme nombre d’autres types d’élevage en batterie et industriel – est interdit depuis les années ’90, chose que les initiants se gardent bien de détailler lorsqu’ils diffusent leurs publicités pour le texte de l’initiative.

A ce jour, la production agricole suisse est tout sauf « intensive » au sens décrit par les initiants, ce même dans les plus grandes fermes du pays (qui par ailleurs représentent une toute petite minorité du total des exploitations agricoles). En outre, l’agriculture suisse répond à une pléthore de normes et des lois comptant parmi les plus strictes au monde en termes de respect de l’environnement et de bien-être animal.

Normes excessives et augmentation des prix

Sous couvert d’un titre racoleur et populiste, l’initiative demande une systématique de normes qui existent pourtant déjà à travers l’offre en produits bio et d’autres labels allant plus loin que les normes légales en matière de bien-être animal. Quiconque cherche des produits d’origine animale répondant à ces normes peut déjà les trouver en magasin aujourd’hui. Si on généralise toutefois cette pratique, les prix des aliments d’origine animale (viande, lait, beurre, œufs, etc.) seraient renchéris de 20 à 40 % selon les produits, soit une charge supplémentaire estimée à environ CHF 1’800.- par an sur le portemonnaie des consommateurs ! Comme tout le monde ne peut ou ne veut pas dépenser autant, le tourisme d’achat gagnerait de nombreux adeptes, surtout en cette période d’inflation conséquente.

Les agricultrices et agriculteurs suisses sont exemplaires

S’il y a toujours des exceptions dans tous les domaines qui portent atteinte à la réputation de la profession concernée, il faut relever que l’immense majorité des paysans suisses sont des professionnels exemplaires qui accomplissent leur métier avec passion, détermination et dans le strict respect des (très) nombreuses lois et autres réglementations qui entourent l’exercice de la chose. Les paysans aiment leurs bêtes et les traitent avec respect. Il suffit de se rendre dans n’importe quelle exploitation de votre région pour s’en rendre compte. En ma qualité de fier fils de paysan qui donne encore volontiers des coups de main réguliers sur le domaine familial, je peux d’autant plus l’affirmer.

La sécurité alimentaire menacée

En cas d’acceptation de l’initiative, le taux d’auto-suffisance alimentaire, déjà bas (57%) baissera encore, ce qui menace la sécurité de notre approvisionnement. En effet, les surrèglementations induites inutilement par l’initiative auront pour conséquence une baisse sensible de la production, sans compter la disparition des plus petits domaines agricoles qui ne pourront plus être rentables. Entre la baisse de la production et l’augmentation violente des prix, les consommateurs se tourneront davantage vers les denrées importées et vers le tourisme d’achat dans les régions importées. L’initiative favorise donc la dépendance aux importations, ne nous donnant aucune garantie sur les prix, la qualité, l’assurance d’être livrés et les conditions de production ; en outre, elle favorise l’agriculture industrielle de masse en Europe mais aussi dans les pays en voie de développement, favorisant de fait la déforestation, la monoculture, l’épuisement des sols et la famine dans les pays les plus défavorisés puisque l’on accapare leurs ressources. A l’aube de la crise alimentaire majeure qui s’annonce en raison de la mauvaise météo, des catastrophes naturelles et des entraves au commerce mondial en raison de la situation géopolitique mondiale extrêmement tendue, réduire nos capacités de production agricole relève de l’insouciance irresponsable.

Technique dite « du saucisson »

Quand on y regarde de plus près, l’on se rend bien compte que les initiants n’ont pas pour vocation finale « d’améliorer les conditions de vie des animaux de ferme » mais bien, à terme, de bannir totalement les élevages de l’agriculture suisse (signant de fait la mort de l’essentiel de notre terroir et de la liberté de choisir son alimentation) ! Cette initiative est une brique de ce sombre édifice, qui s’impose insidieusement avec cette technique dite (ironiquement) du saucisson ; pas à pas, petit à petit, les lobbystes végétaliens gagnent du terrain en vue d’une interdiction totale de la production et de la consommation de viande mais aussi de tous produits d’origine animale. Ce dogme doit être stoppé et la liberté de consommation doit être préservée.

Il est vital de renforcer l’agriculture suisse

Au lieu donc de déconstruire nos capacités de production agricole respectueuses des animaux et de l’environnement à cause des lubies de bureaucrates idéalistes qui n’ont jamais mis les pieds dans une ferme, il est vital de renforcer l’agriculture suisse.

Un NON clair à l’initiative inutile et dangereuse sur l’élevage est donc nécessaire ! L’UDC s’engage résolument en ce sens, cette position s’inscrivant dans la suite logique de son engagement en faveur de l’agriculture suisse et de la sécurité alimentaire.

L’UDC Neuchâtel dit NON à l’initiative inutile et dangereuse sur l’élevage. En outre, elle s’engage également au Grand Conseil pour la sécurité alimentaire par le biais de divers objets :

portée par le député UDC et agriculteur Quentin Geiser

portées par le président du groupe des députés UDC Niels Rosselet-Christ

 

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