Bilan des travaux de l’UDC au Grand Conseil – session des 6 et 7 décembre 2022
Un budget 2023 catastrophique et une colère compréhensible du personnel soignant
Les 6 et 7 décembre dernier, les députés neuchâtelois se sont réunis pour débattre du budget du canton de Neuchâtel pour la prochaine année, 2023. Des débats nourris sur fond de déficit abyssal, une majorité politique de centre-gauche (POP, PS, Verts, Vert’libéraux et Le Centre) qui dépense sans compter l’argent des contribuables, au risque même de faire augmenter les impôts ! Le PLR n’est pas en reste puisque la grande majorité des députés issus de ce parti a soutenu cette « stratégie » dépensière et donc « son budget », ce dernier ayant été élaboré par le Conseil d’Etat, à majorité PLR…
L’UDC était consciente de la difficulté pour l’Etat d’élaborer un budget, en cette période d’incertitude sur fond de crise, de guerre et de conséquences encore bien visibles de la pandémie de Covid-19. Le budget initial présentait un déficit de quelque 9.5 millions de francs, ce qui, aux yeux de l’UDC, n’était tout bonnement pas acceptable.
Comme l’a rappelé le député-suppléant UDC et membre de la commission des finances (COFI) Damien Schär, « 2 indicateurs financiers sur 3 ne respectent pas le frein à l’endettement », mécanisme indispensable à la bonne tenue des finances cantonales auquel les autorités doivent se tenir. Par la voix de son commissaire, l’UDC a donc étudié des pistes d’amélioration et a été un des seuls groupes parlementaires du Grand Conseil à proposer des mesures d’économies significatives, de l’ordre de quelque 30 millions de francs dans le budget de fonctionnement et de 12 millions dans le budget des investissements.
Le député-suppléant UDC Damien Schär a également rappelé qu’en l’état, le budget aggraverait l’endettement du canton d’environ 90 millions de francs supplémentaires, ce qui est imprudent en raison de l’évolution des taux d’intérêts. Comme l’UDC l’a rappelé, « il faudra bien rembourser ces dettes un jour ». La version finale du budget comprend un déficit de 13.5 millions de francs et un degré d’auto-financement des investissements s’élevant à 28.5%.
L’UDC a tenu bon sur ses positions et a amendé le budget au diapason des propositions d’amélioration qu’elle a formulées. Hélas, la majorité de centre-gauche du parlement, appuyée par la complaisance intéressée de la majorité du PLR, a balayé l’ensemble des propositions de l’UDC et approuvé la mouture finale du budget (déficitaire de 13.5 millions de francs) du canton. Seule l’UDC s’est unanimement opposée à ce budget largement déficitaire, qualifié « d’aussi irresponsable qu’imprudent » par le président du groupe parlementaire Niels Rosselet-Christ.
L’UDC a notamment rappelé que si l’Etat devait une fois de plus déroger au frein à l’endettement l’an prochain (et le risque que cela arrive est très élevé), la loi prévoit une augmentation automatique des impôts pour les personnes physiques, par voie de décret donc sans possibilité de référendum ! Là encore, seule l’UDC s’est opposée à la dérogation au mécanisme de frein à l’endettement, contre la majorité de centre-gauche et l’immense majorité du PLR au Parlement !
La majorité de centre-gauche (POP, PS, Verts, Vert’libéraux et Le Centre) semble croire que l’argent tombe du ciel et que l’on peut dépenser sans compter pour financer « l’Etat glouton » cantonal. Mais ce que cette majorité de centre-gauche semble oublier, c’est que l’argent que l’Etat possède est celui qu’il a pris dans la poche des créateurs de richesses, à savoir la population travailleuse, la classe moyenne, les entreprises, les PME, etc. Cet argent ne tombe pas du ciel et doit être utilisé avec parcimonie.
L’UDC poursuit son engagement ferme pour des finances saines, pour une fiscalité supportable pour tous et continuera de se battre sans compromis contre toute hausse des impôts, des taxes et des redevances.
Une optimisation fonctionnelle proposée par l’UDC acceptée
En marge du budget, le Grand Conseil a été appelé à se positionner sur une recommandation demandant au Conseil d’État d’avancer le traitement du budget d’un mois, soit à la session de novembre. Partant du constat que le traitement du budget se fait de façon tardive et que les décisions prises au sein du législatif ont des effets sur les collectivités publiques, notamment sur les Communes pour ce qui est des subsides LAMal, de l’aide sociale, des salaires et de la fiscalité.
Les décisions prises début décembre, laissent peu de temps aux Communes qui doivent proposer un budget crédible et tenant des dernières décisions du Grand conseil à leur propre Autorité législative. Cette proposition initialement déposée au sein de la Commission des finances (COFI) par le député suppléant UDC Damien Schär a été acceptée tant par cette dernière que le Grand Conseil.
Bien que les autres propositions d’amendement de l’UDC n’aient pas trouvé écho auprès des autres partis, notre groupe est satisfait d’avoir été suivi sur une proposition qui devrait améliorer le traitement des budgets.
Personnel soignant : une grogne compréhensible et des priorités floues à l’Etat
En marge de la session parlementaire, une manifestation conséquente du personnel soignant du canton s’est tenue dans la cour du Château, et ce pour une raison importante : alors que l’Etat de Neuchâtel a accordé une indexation d’1.8% supplémentaire sur les salaires de son personnel en plus de l’échelon salarial automatique, le Réseau Hospitalier Neuchâtelois a refusé cette indexation au personnel soignant.
L’UDC est assez dubitative face à la stratégie adoptée par l’Etat de Neuchâtel (Etat piloté, rappelons-le, par la majorité de centre-gauche du Parlement et par un ministre de la Santé socialiste), qui accorde des augmentations de salaires à un personnel administratif déjà largement privilégié par rapport au secteur privé (salaires bien plus élevés, davantage de vacances, de conditions-cadres attrayantes, d’allocations familiales supplémentaires, etc.) et laisse sur le banc de touche un personnel soignant déjà épuisé par les deux longues années de pandémie de Covid-19, qui travaille dans des conditions très discutables et ne jouissent guère de salaires conséquents.
Pour l’UDC, il est urgent de corriger ces déséquilibres, afin que ce ne soient pas toujours les mêmes qui soient désavantagés au profit d’autres qui bénéficient d’un conséquent traitement de faveur. L’Etat à majorité de centre-gauche doit urgemment revoir ses priorités.
Niels Rosselet-Christ
Président du groupe parlementaire UDC au Grand Conseil (NE)