La consommation d’énergie en Suisse est de 850'000 TJ, soit 236 TWh, dont 50% de produits pétroliers, l’électricité en est le 25%, soit 60 TWh. Les bâtiments (chauffage) sont responsables de 32% de cette consommation d’énergie et la mobilité de 31%. Pour diminuer fortement les émissions de gaz à effet de serre (GES) il faut prioritairement améliorer encore l’efficience énergétique (bâtiments, transport) et stopper l’augmentation vertigineuse de la population, qui, entre 2002 et 2018 a crû de 1.25 millions de personnes, annulant quasi l’amélioration énergétique ! Il faut s’attaquer à l’isolation des bâtiments, sans oublier de les verdir, ainsi que les villes, en finançant les travaux par des prêts à taux 0 et en les subventionnant par 2 ct/kWh de la RPC. Il est en effet inutile de subventionner l’éolien, qui est coûteux et surtout aléatoire : son facteur de charge, de 18.4% en 2018, reflète son potentiel existant, moins de 2% de la production d’électricité en Suisse et reste bien en dessous de la limite requise pour une utilisation efficace et économique. Quant à ses impacts sur le paysage, sur l’homme et la nature, ils sont disproportionnés. Ne faisons pas l’erreur de l’Allemagne qui a tout misé sur l’éolien et est devenu le pollueur #1 de l’Europe. Quant au photovoltaïque hybride (chauffage et/ou électricité), là où il est efficace, il se financera de lui-même. Il faut encourager la mobilité douce (vélos électriques ou non !, voitures électriques ou à hydrogène, trains) et le transfert sur rail des marchandises, augmenter notre efficacité dans l’hydraulique et dans l’utilisation de la biomasse, miser sur la géothermie et l’aérothermie (PAC) et introduire le « réseau intelligent » (smart grid). Il s’agit aussi de défiscaliser les biocarburants et le biogaz. Il faut miser, pour, dans 20 ans, pouvoir remplacer nos centrales nucléaires, sur la géothermie, la capture du CO2, le stockage de l’électricité et évaluer le nucléaire Génération IV (sureté intrinsèque, bon marché, non proliférant et déchets de durée de dangerosité 300 ans) proposé par le GIEC, afin d’éviter les centrales à gaz et l’importation d’électricité charbon. De cette façon, la Suisse obtiendra les résultats qu’elle s’est fixés, en encourageant, en défiscalisant, en subventionnant, en faisant appel à l’éducation et à l’initiative privée et sans punir.
Texte de Pierre Hainard.
Texte de Pierre Hainard.